Au sommaire de ce numéro :
– Arbres témoins de vie
– Protéger nos amis feuillus
– L’homme qui aimait les arbres
– L’aubépine sacrifiée, un cas de jurisprudence
– Taille douce : des arbres mutilés aux arbres respectés
– Souvenir de cantonnier
– Les arbres tetards: composante du bocage
– Autant de feuilles, autant de sens
– Les mille et une utilités de l’arbre
Protéger nos amis feuillus
Tout arbre mérite d’être entretenu et protégé, mais certains sujets ont plus de valeur que d’autres: par leur âge, leur beauté, leur rareté botanique ou leurs fonctions historiques et folkloriques. Ces arbres font parties de notre patrimoine naturel, mais aussi culturel et méritent d’être conservés avec affection. Le saviez-vous? En Wallonie, de nombreux arbres sont protégés par la loi. Principalement de trois manières. Un petit détour par le code Wallon de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et du Patrimoine (CWATUP), permet d’y voir plus clair.
Trois moyens d’agir: arbre remarquables ou classés
La plus ancienne législation repose sur une loi du 7 août 1931 relative à la Conservation des Monuments et Sites. Celle-ci a été mise à jour par un décret du 18 juillet 1991 de l’Exécutif de la Région Wallonne, le tout étant intégré dans le CWATUP. Il est dès lors possible de faire classer comme monument ou comme site un ou plusieurs arbres ainsi qu’une haie (cas rarissime).
Conséquence: il est interdit d’abattre l’arbre ou de modifier sa silhouette sans autorisation; il y a obligation pour le propriétaire d’entretenir son bien en « bon père de famille ». La procédure de classement reste cependant longue et astreignante. D’autre part, elle est complétée, voire souvent remplacée par la protection au titre d’arbre ou de haie dits « remarquables ».
Le second dispositif légal consiste à reconnaître donc les arbres et haies comme remarquables et de les faires figurer dans la liste que les communes sont tenues de dreeser chaque année et de communiquer au ministère de la Région wallonne (MRW).
Dès lors qu’un sujet est repris dans cette liste, entérinée par les autorités ministérielles, il devient « remarquable » et ne peut plus être ni abattu ni modifié sans l’autorisation expresse et écrite du Collège des Bourgmestres et échevins sous peine de poursuites. Ceci dit, rien n’oblige le propiétaire à entretenir le bien inscrit. Au pire, une absence de soins pourrait faire mourir l’arbre au nez et à la barbe de ceux qui l’admire…
L’interdiction de détruire un arbre ou de modifier sa silhouette peut également résultere d’un réglement communal.
Certaines communes en effet, soucieuses d’améliorer ou de conserver le cadre de vie de leurs citoyens ont édicté des prescriptions particulières en matière de plantations mais aussi de protection des arbres et haies existants et ce, qu’ils soient qualifiés de remarquable ou non. Il n’est pas inutile d’inviter votre commune à prendre de telles dispositions qui vont dans le sens d’une meilleure prise en compte de notre patrimoine naturel. Enfin, sachez qu’abattre des arbres isolés à haute tige, plantés dans les zones d’espaces verts prévues par un plan en vigueur, ainsi que des arbres existant dans un bien ayant fait l’objet d’un permis de lotir, sont également soumis à autorisation préalable et de ce fait, protégés.
A vous de jouer!
De nombreux arbres sont d’office considérés comme remarquables mais rien ne vous empêche d’interroger votre Administration communale ou, à défaut, le fonctionnaire du Ministère de la Région wallonne chargé de la gestion et de l’archivage de ces listes:
– la liste des arbres et haies remarquables existe-t-elle?
– si oui, vérifier que l’arbre ou la haie qui vous tient à coeur y figure;
– si ce n’est pas le cas et si votre protégé correspond à l’un des critères repris dans l’encadré, demandez à la commune d’inscrire votre sujet d’élection. Mieux, adressez copie de votre demande à M. J.CL. Baudouin en veillan à joindre le maximum de précision possible. Ceci dit, il est toujours plus efficace de travailler en groupe de pression. D’ailleurs, rien ne vaut le soutien, souvent enthousiaste, des médias: faites parler de vos amis feuillus, photographiez les, rendez-les visibles, les édiles communaux ne pourront résister à pareille publicité!
Contact
Jean-Claude Baudouin
MRW/DGRNE
Avenue Prince de Liège 7
5100 Jambes
Tél: 081/321351
Crédit photo : L'aubépine de Warzée