Sans le féminisme populaire il n’y a pas de souveraineté alimentaire. L’objet de la présente publication est de rendre visibles les débats et les réflexions de la fédération Amis de la Terre International au sujet des liens entre la justice de genre, le démantèlement du patriarcat et la souveraineté alimentaire. Il s’agit d’un travail en collaboration du programme « Souveraineté alimentaire et du Groupe de travail sur la justice de genre et le démantèlement du patriarcat ».
1,6 milliard d’agricultrices se chargent de 50% de la production mondiale d’aliments. Les femmes jouent un rôle clé dans l’alimentation de la planète, mais elles ne possèdent que 2% des terres et elles sont les plus exposées à la faim et à la malnutrition.
Pour les Amis de la Terre International, parvenir à la souveraineté alimentaire1Déclaration de Nyéléni (2007). Déclaration du Forum mondial sur la souveraineté alimentaire,Nyéléni suppose de renforcer le rôle des femmes en tant que sujets politiques et de démanteler le patriarcat. Cela suppose de faire progresser l’agroécologie, qui est fondée sur des rapports de pouvoir égalitaires et sur la production respectueuse de l’environnement.
Notre nouveau document de position appelle à intégrer dans les politiques et les pratiques pour la souveraineté alimentaire une perspective féministe, qui comprenne :
- une rémunération juste pour les femmes qui travaillent dans l’agriculture, dans les usines et au foyer,
- des droits égalitaires pour les femmes concernant l’accès à la terre, aux semences, à l’eau et aux marchés,
- le partage des tâches de soins entre les femmes, les hommes et l’État.
Dans ce document, les membres du Groupe de travail sur la justice de genre et le démantèlement du patriarcat (GTJGDP) d’Amérique latine et des Caraïbes, d’Europe, d’Asie-Pacifique et d’Afrique racontent leurs expériences régionales dans les luttes pour la souveraineté alimentaire qui intègrent la perspective féministe et la justice de genre.
Les réflexions du GTJGDP nous permettent aussi de mieux comprendre comment le système alimentaire industriel tire profit de l’exploitation patriarcale du travail des femmes, et nous montrent des options autres que l’exploitation capitaliste, avec l’agroécologie et l’écoféminisme comme des outils clés pour que la souveraineté alimentaire devienne réalité.
Sans le féminisme populaire il n’y a pas de souveraineté alimentaire !
Image : Douglas Freitas – Amis de la Terre Brésil.
Illustration de couverture : Natalia Salvático, Tierra Nativa – Amis de la Terre Argentine