La sécurité alimentaire, la santé publique, la protection sociale, les travailleurs et les droits du travail, le bien-être animal et la protection de l’environnement sont l’épine dorsale d’une société juste et résiliente.
Dans une lettre commune et ouverte initiée par les Amis de la Terre Europe, le Climate Action Network Europe, le Corporate Europe Observatory, le Bureau européen de l’environnement, le Syndicat européen des services publics et la Confédération européenne des syndicats, plus de 270 organisations de la société civile, syndicats, groupes de consommateurs, organisations d’agriculteurs, groupes de défense des droits civiques et organisations environnementales représentant des millions de citoyens, appellent la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à éviter la déréglementation et à donner la priorité à la protection des personnes, de la nature et de la démocratie dans ses processus décisionnels .
Alors que la Commission européenne s’inquiète de la priorité donnée à la « compétitivité par la simplification », les signataires mettent en garde contre le risque de déréglementation des protections sociales, environnementales, démocratiques et des droits de l’homme essentielles à l’UE. Si la simplification des procédures peut améliorer l’efficacité, ils soulignent que privilégier les intérêts étroits des entreprises au détriment de l’intérêt public n’est ni acceptable ni durable en tant que stratégie économique . Les lois et réglementations européennes et nationales sont conçues pour protéger les citoyens, les travailleurs et l’environnement, et ne doivent pas être considérées comme des « contraintes administratives » ou des « fardeaux administratifs ».
Les signataires de la lettre conjointe initiée par Climate Action Network Europe, Corporate Europe Observatory, European Environmental Bureau, European Public Service Union, European Trade Union Confederation et Friends of the Earth Europe appellent la Commission à fournir des garanties contre le recul des normes sociales et environnementales et à mettre en place des normes réglementaires claires pour guider une transition juste et verte aux niveaux européen et national.
Jan Willem Goudriaan, de la Fédération syndicale européenne des services publics (FSESP), a déclaré :
« Les travailleurs craignent que la simplification proposée par la Commission européenne ne soit un revers pour la transparence des salaires, la diligence raisonnable en matière de responsabilité sociale des entreprises et les conditions sociales, environnementales et fiscales. Les réglementations sont essentielles pour que les citoyens européens puissent avoir accès à une eau propre, à des soins de qualité et à des services publics qui soutiennent l’Europe sociale. »
Kim Claes, responsable de la campagne contre l’emprise des entreprises auprès des Amis de la Terre Europe, a commenté :
« La déréglementation affaiblit la protection sociale et environnementale, avec des coûts dévastateurs. Les tragédies récentes, comme les inondations dévastatrices de Valence, montrent le prix d’une application insuffisante de la loi et du démantèlement des systèmes de protection. Des règles solides sont essentielles pour protéger les vies et l’environnement, et assurer une transition juste et verte qui profite aux citoyens. »
Olivier Hoedeman, coordinateur du Corporate Europe Observatory (CEO), a ajouté :
« Le programme de déréglementation de Von der Leyen est un rêve d’entreprise devenu réalité : la réouverture des lois européennes déjà adoptées donnera aux groupes de pression des entreprises de nouvelles opportunités d’affaiblir les normes sociales et environnementales dans les lois qu’ils n’aiment pas. »
Cette action collective envoie un message clair : la voie du progrès pour l’Europe consiste à donner la priorité au bien-être de ses citoyens et de ses écosystèmes, à assurer un avenir prospère et inclusif pour tous et non à une course vers le bas où la « simplification » détruit le modèle social européen.