Dans le cadre du 20ème anniversaire de la simplicité volontaire au sein des Amis de la Terre, nous vous proposons une série inédite : 12 portraits de simplicitaires qui révèlent la richesse et la diversité des parcours vers la simplicité volontaire. Parce que parler de simplicité volontaire, c’est avant tout parler de vécu, ces portraits donnent la parole à celles et ceux qui ont choisi de vivre autrement. De 22 à 78 ans, familles ou célibataires, motivé·es par l’écologie ou le bien-être, ces témoignages prouvent qu’il existe mille façons d’incarner cet art de vivre pleinement et sereinement.
Portrait 1 – Geneviève, de la simplicité subie à la simplicité choisie

Huitième née d’une famille de douze enfants, Geneviève a grandi dans un univers où tout se partageait naturellement. Les vêtements, les jouets passaient de mains en mains, créant une abondance collective qui lui a appris très tôt que l’on pouvait vivre richement sans posséder exclusivement. « Le sens de la propriété privée m’est inconnu depuis les premières années de ma vie », raconte-t-elle, expliquant comment cette enfance l’a façonnée dans un rapport décomplexé au partage.
Sa rencontre avec les Amis de la Terre en 2010 a été révélatrice : elle a enfin mis des mots sur ce qu’elle vivait depuis toujours. Parfois marquée par la honte de ne pas correspondre aux standards sociaux, elle a progressivement transformé cette « simplicité subie » en choix assumé. La marginalité qu’elle ressentait enfant est devenue une force, une liberté de vivre selon ses vraies valeurs, loin du « troupeau qui fonce dans le ravin ».
Aujourd’hui, Geneviève voit la simplicité volontaire comme un acte politique de résistance face à une société de consommation destructrice. Elle témoigne avec fierté de cette abondance créée par le partage et de cette créativité née de la contrainte. « Créer une abondance par la somme, le partage de ce que nous possédions en commun » résume parfaitement sa philosophie de vie.
Portrait 2 – Christian, l’évidence du bon sens

Pour Christian, la simplicité volontaire n’est pas une conversion mais une évidence familiale transmise depuis l’enfance. Installé dans sa maison basse énergie depuis 40 ans, il incarne la cohérence d’une vie alignée sur ses valeurs. « C’est une simple question de bon sens ! » répète-t-il avec le sourire, assumant pleinement d’être perçu comme « un peu marginal et original » par son entourage.
Il n’y a eu aucune transition brutale dans sa vie, mais plutôt une prise de conscience progressive du bien-fondé de cette manière de vivre. Électron libre, Christian choisit son mode de vie selon ses propres critères, enrichi par les lectures et échanges avec d’autres simplicitaires. Pour lui, vivre avec peu de besoins procure une forme de liberté : « C’est même plus facile et plus simple de vivre en simplicité volontaire, en se sentant moins dépendant du système. »
Christian trouve dans sa philosophie un bien-être quotidien évident. « Moins de biens, plus de liens ! » résume-t-il, affirmant qu’il y a mille petits exemples qui montrent comment la simplicité favorise des relations authentiques. Il prend « de plus en plus le temps de vivre, de penser, de se retrouver » refusant de suivre « le rythme fou des autres ». Sa devise : « Je préfère faire moins de choses, mais bien les faire. »
Portrait 3 – Marie-Christine, la continuité naturelle

Marie-Christine a été éduquée dès l’enfance à une relative autonomie alimentaire grâce aux jardins potagers familiaux et aux transformations maison de sa mère. « Mes parents ont un énorme jardin potager, des arbres fruitiers », se souvient-elle. Cette éducation au « seconde main », à la réparation et à la transformation des objets a naturellement façonné son rapport à la consommation.
Adulte, elle a continué ces pratiques par conviction personnelle, favorisant les circuits courts et luttant contre le gaspillage. « Un jour par semaine, je vérifie le frigo et je cuisine à partir de tous les petits restes », explique-t-elle. Pour elle, ce n’est pas une question de transition mais de continuité, « une façon de vivre, de penser et de consommer » qui s’inscrit dans une démarche familiale transmise.
Face à une société d’hyperconsommation, Marie-Christine voit ses choix comme « un petit acte de résistance ». Elle investit consciemment son argent dans des projets qui font sens (Terre-en-vue, NewB, Paysans Artisans) plutôt que dans la dernière marque à la mode. Cette simplicité « light » lui permet de vivre en cohérence sans que cela affecte sa vie sociale, ses ami·es appréciant d’ailleurs son jardin et ses repas maison.
Rendez-vous chaque mois pour découvrir de nouveaux portraits et vous laissez inspirer par ces parcours qui réconcilient bonheur personnel et respect de la planète.
Et si le prochain témoignage, c’était le vôtre ?
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