Stop Mozambique LNG: lettre aux financiers du projet de TotalEnergies

Les Amis de la Terre sont signataires d’une lettre adressée aux institutions financières publiques et privées les appelant à se retirer du projet Mozambique LNG de TotalEnergies et à soutenir une enquête internationale indépendante sur les violations des droits humains liées au site d’Afungi.

Violations des droits humains et instabilité

Les allégations de massacres, tortures, détentions illégales et disparitions de civils par les forces de sécurité publiques liées au projet Mozambique LNG soulèvent de graves préoccupations. Ces violations des droits humains se déroulent dans un contexte électoral marqué par la fraude, les assassinats politiques, et la répression violente des manifestations, avec des restrictions imposées sur internet. Parallèlement, l’insécurité persiste au Cabo Delgado, où la présence continue de l’insurrection, le déplacement de troupes et l’augmentation des attaques insurgées aggravent la situation.

Réinstallation et compensation des communautés

Le processus d’expropriation et de réinstallation des communautés affectées par le projet Mozambique LNG est marqué par une grande complexité. Les compensations offertes sont souvent inadéquates, ne tenant pas compte des besoins réels des familles déplacées. De plus, certains groupes, tels que les femmes et les pêcheurs, sont exclus des processus de compensation, ce qui aggrave leur situation.

La sécurité alimentaire des communautés est également gravement compromise. La réduction de la production alimentaire, due à la perte des terres agricoles et à l’accès limité à la pêche, entraîne une diminution des ressources disponibles pour les familles. L’insécurité régionale complique encore l’accès aux champs et aux zones de pêche, exacerbant ainsi les difficultés économiques et alimentaires des populations locales.

Appel à une enquête indépendante

Il est impératif de mener une enquête internationale indépendante par un organisme de défense des droits humains reconnu pour faire la lumière sur les violations présumées des droits humains liées au projet Mozambique LNG. Cette enquête garantirait la justice et la vérité pour les victimes, ainsi que la sécurité des survivants, des familles et des témoins.

Par ailleurs, les institutions financières impliquées dans le projet doivent réévaluer leur participation financière. Elles doivent prendre en compte les impacts sur les droits humains et les risques réputationnels associés à leur soutien continu. Cette réévaluation est essentielle pour s’assurer que les financements ne contribuent pas à des violations des droits humains et pour maintenir la crédibilité et l’intégrité des institutions financières.

Conclusion

En conclusion, il est crucial que les institutions financières soutiennent l’appel à une enquête internationale indépendante pour faire la lumière sur les violations des droits humains liées au projet Mozambique LNG. Il est également essentiel de suspendre toute décision financière concernant ce projet jusqu’à la publication des résultats de cette enquête. Enfin, les institutions financières doivent renoncer publiquement à soutenir tout nouveau projet gazier au Mozambique, afin de garantir le respect des droits humains et d’éviter les risques réputationnels associés à de telles initiatives.