Au sommaire de ce numéro:
- Éditorial (non repris sur le site)
- Gestion durable de l’eau : une nouvelle équipe et ça repart…
- Le nucléaire ; c’est toujours et plus que jamais NON MERCI !
- La marche Tihange-doel
- À propos d’une nouvelle liaison autoroutière au pays de Liège
- Groupes de Simplicité Volontaire : une première rencontre entre FALMAGNE et EAU
- On parle de nous
- Le « billet » du permanent : un nouveau parmi nous
Gestion durable de l’eau : une nouvelle équipe et ça repart…
La campagne « EAU », lancée il y a quelques années avec nos experts (Joseph Orzägh , Jean Fassotte…), a donné, clairement, aux Amis de la Terre une visibilité dans le monde associatif. Encore aujourd’hui « La gestion domestique durable de l’eau », c’est l’affaire des AT et des demandes diverses arrivent régulièrement à Dave.
Le nouveau Conseil d’Administration a décidé de remettre cette thématique en avant car aujourd’hui comme hier les idées et les gestes simples portés par cette campagne sont toujours aussi pertinents : utiliser au maximum l’eau de pluie en exploitant toutes ses qualités et gérer chez soi ses eaux usées pour redonner à la Terre une eau de qualité. En accord avec la décision du CA, Marc, notre nouveau permanent animateur est maintenant en pleine formation sur cette thématique en profitant au maximum des conseils de nos personnes ressources.
Pour soutenir cette thématique, nous avons décidé de recréer un groupe EAU autour de Marc et de Ezio Gandin (responsable au CA de cette thématique) qui sera chargé de définir les grandes orientations et de mettre en place les ressources humaines et matérielles nécessaires.
Un appel vous est lancé : « La gestion de l’EAU vous intéresse ? Vous êtes d’accord de vous investir pour promouvoir les grandes idées de cette campagne ? » alors contactez directement Marc à Dave. Merci d’avance.
Pour les prochains mois, nous avons décidé de relancer nos actions autour de la toilette sèche, plus précisément de la toilette à litière bio-maîtrisée (TLB). Les discussions sur nos stands de ces 2-3 dernières années montrent qu’effectivement un certain nombre de jeunes ménages trouve cette réalisation intéressante ; les barrières psychologiques sont moins présentes que par le passé. L’utilisation de la TLB que beaucoup qualifiaient de « retour au Moyen-Âge » est maintenant vue comme un « bond en avant, une idée simple et géniale pour la préservation de l’eau et des terres ».
<doc359|left>Pour favoriser le passage à l’acte, la concrétisation de ce choix extrêmement fort pour un meilleur environnement, nous avons décidé de développer une TLB en kit pour un tout petit prix. Mieux encore, nos proposerons encore en 2006, des journées de formation TLB dans différents endroits de Wallonie : le matin, théorie et partage d’expérience au programme et l’après-midi, de la pratique avec le montage de sa future TLB. Pour le soir, il n’y a plus qu’à mettre le tout en pratique chez soi. Attention, il faut prévoir un bon compost à la maison avant de se lancer…</doc359|left>
Cette action « Une TLB à prix d’Amis » sera lancée lors du salon Valériane, le premier week-end de septembre ; nous vous attendons avec impatience à notre stand pour la découvrir.
Enfin, nous souhaitons remercier la locale de Verviers et plus particulièrement Fernand Léonard pour sa dernière réalisation : une maquette « EAU DE PLUIE » de poche, enfin presque ! Facile à monter, à démonter, elle tient dans le coffre de pratiquement toutes les voitures. Et pourtant, tout y est : du toit avec ses tuiles à la citerne en passant par la pompe et les filtres. La locale de Verviers met cette maquette à disposition pour toute activité des Amis de la Terre : si vous êtes intéressés, contactez directement Marc à Dave.
Le nucléaire ; c’est toujours et plus que jamais NON MERCI !
Chaque jour, nous remettons en question notre position sur des thèmes importants en fonction de nouvelles informations techniques, scientifiques et d’actualité. Nous nous documentons pour être au courant des technologies nouvelles de production d’énergie, d’assainissement de l’environnement, d’épuration de l’eau et de l’air, etc. …… car nous devons argumenter notre position pour être fort face aux agressions permanentes de l’environnement. Pour vous aussi, nous avons le devoir d’être bien documentés afin de vous informer correctement. Nous voulons garder votre confiance et vous apporter des informations correctes qui vous aideront à poser, les petits gestes qui progressivement infléchiront notre destinée vers plus de respect de l’essentiel : la vie sur Terre et la sauvegarde du patrimoine Nature que nous empruntons à nos enfants.
Certains nous disent : « Mais quand cesserez-vous de refuser l’énergie nucléaire ? C’est la meilleure solution face au réchauffement climatique.»
Et oui, ce serait tellement plus facile de fermer les yeux sur ce sujet et de nous occuper de nos petits légumes, de notre petit jardin et de nos petites vacances dans les Ardennes ou en Gaume ? Mais non et toujours non ; nous nous acharnerons demain comme nous l’avons fait hier à demander à nos dirigeants politiques de ne plus construire de nouvelles centrales nucléaires et de stopper au plus tôt les centrales actuelles. La marche entre Tihange et Doel du mois d’avril passé, organisée en collaboration avec nos amis flamands de Voor Moeder Aarde (VMA), est la plus belle illustration de notre opposition au nucléaire. Le succès de cette marche n’a fait que renforcer notre opposition.
La fission nucléaire en quelques mots.
Dans le cur du réacteur nucléaire, on provoque et entretient une réaction de fission en chaîne. Le noyau d’un atome d’uranium 235 est bombardé par un neutron ; il éclate en produisant de la chaleur qui transforme de l’eau en vapeur qui elle-même actionne les turbines et alternateurs électriques. Cette réaction nucléaire libère aussi des neutrons qui vont percuter d’autres noyaux et la réaction en chaîne est ainsi enclenchée. Afin d’éviter que la réaction ne s’emballe, on contrôle le niveau de neutrons par des barres faites de matériaux qui absorbent les neutrons libres que l’on plonge dans le réacteur pour ralentir ou stopper la réaction. Si on ne freine pas assez la réaction, l’augmentation continue de la température du cur provoquerait la fonte du combustible et l’explosion du réacteur comme à Tchernobyl, il y a 20 ans.
Un autre problème de cette technologie est que la fission des atomes d’uranium produit des espèces radioactives dangereuses pour notre santé et pour toutes les formes de vie. Cette contamination radioactive est sournoise car elle ne se sent pas, ne se voit pas et si elle ne tue pas tout de suite ; elle modifie la multiplication de nos cellules ce qui provoque cancers, malformations à celles et ceux qui ont été exposés à des radiations mais aussi à leur descendance.
La filière de la fission nucléaire met en péril la vie de milliers, de millions de gens. De plus, elle laissera à notre descendance des déchets potentiellement dangereux pour très longtemps – on parle ici en dizaines de milliers d’années !
Malgré cela, certains de nos politiciens remettent actuellement en question la fermeture de nos centrales nucléaires qui, sur base de la loi votée en 2003, doit commencer en 2015 par la fermeture de Doel 1 et se terminer en 2025 par la fermeture de Doel 4 et de Tihange 3.
Voici 6 des principaux arguments qui soutiennent notre opposition au nucléaire civil :
- L’uranium 235 est une énergie qui sera épuisée avant la fin de ce siècle. Pourquoi ne pas en sortir au plus vite afin de limiter au maximum la quantité des déchets dangereux que nous « léguons » à nos enfants ?
- La quantité de déchets radioactifs (et dangereux) produite dans le monde est énorme et le coût de son traitement et de son stockage est exorbitant. Environ 200.000 m3 de déchets faiblement radioactifs et 10.000 m3 de déchets hautement radioactifs sont produits mondialement chaque année. Une récente émission de la RTBF consacrée au nucléaire nous a rappelé que les fûts de stockage des déchets nucléaires gonflent anormalement après quelques années : qu’en sera-t-il dans 10, 20, 50 ans ? Qui paiera les coûts de stockage de ces déchets ? Qui les gèrera dans 20 ans, dans 1 siècle, dans mille ans ?
- La radioactivité issue de toute cette filière provoque cancers et malformations. Elle s’attaque au système lymphatique (glande thyroïde et autres) puis à tous les organes du corps et provoque des cancers, des malformations, et un dérèglement du système reproducteur (malformations des bébés). On ne peut rien faire pour diminuer la radioactivité d’une substance ; seul, le temps fait baisser sa radioactivité mais parfois après des durées de plusieurs dizaines de milliers d’années !
- La filière nucléaire ne nous donne pas d’indépendance énergétique : nous restons dépendants des pays producteurs d’uranium pour notre approvisionnement. Les principaux gisements sont situés en Australie, au Canada, en Russie, dans quelques pays d’Afrique… et un petit peu en France. Les gisements les plus faciles s’épuisent et il sera de plus en plus difficile d’extraire le minerai d’uranium. Les dégâts causés à l’environnement et aux populations locales pour ces activités minières sont très lourds.
- La filière nucléaire contribue aussi à l’effet de serre et elle ne constitue donc pas une énergie durable. Même si la réaction de fission nucléaire ne produit pas directement de CO2, il ne faut pas oublier que l’extraction, l’acheminement et l’enrichissement du combustible (uranium 235) produisent du CO2. La construction des énormes centrales nucléaires, leur entretien et leur démantèlement sont aussi source de CO2 de même que le conditionnement et le stockage des déchets. Il est actuellement impossible de chiffrer précisément cette contribution car trop d’éléments sont encore inconnus pour ce qui concerne le démantèlement des centrales et le stockage à long terme des déchets !
- Les combustibles et déchets nucléaires radioactifs constituent un important risque d’insécurité. Dans notre monde instable et violent, toutes ces substances radioactives circulant entre les centrales et les sites d’enrichissement, de stockage, de retraitement sont une tentation pour tous les terroristes.
Répétons- le, un avenir sans nucléaire est possible sans crise énergétique et sans augmentation des rejets de CO2 : plusieurs études récentes le démontrent en présentant des scénarios pour les 20 à 40 prochaines années.
Rappelons aussi que le nucléaire ne couvre que 2 à 3 % de la consommation finale d’énergie dans le monde. En Belgique, les 7 réacteurs contribuent pour un peu plus de la moitié de la production d’électricité alors qu’ils ne représentent qu’un tiers de la capacité disponible. On privilégie cette production nucléaire pour des raisons purement financières en pénalisant ainsi le développement des énergies alternatives renouvelables seules solutions d’avenir.
De même, en ne développant aucune politique de maîtrise de la demande d’énergie – où sont les campagnes d’incitation et décrets de soutien aux économies pour tous les secteurs économiques et les particuliers ? – nos responsables politiques favorisent la poursuite du gaspillage énergétique actuel.
Pourquoi encore retarder la maîtrise de la demande et le passage vers des filières énergétiques basées sur les énergies renouvelables ?
L’épuisement rapide des énergies fossiles, de l’uranium et leurs multiples inconvénients environnementaux et humains devraient pourtant donner la motivation nécessaire pour sortir de la situation actuelle.
Individuellement, il faut que nous stoppions le gaspillage d’énergie en menant chaque jour, une réflexion sur l’organisation de notre journée, sur notre manière de nous chauffer, de nous déplacer. Ainsi, nous économiserons de l’argent et nous participerons, par ces gestes, à la préservation de ce qui est le plus important : LA VIE SUR TERRE.
La marche Tihange-Doel
Le 15 avril 2006 débutait la marche commémorative des 20 ans de la catastrophe à la centrale nucléaire de Tchernobyl ; 20 ans durant lesquels les victimes des premiers jours ont été oubliées ; 20 ans durant lesquels la liste des personnes atteintes de maladies causées par le nuage radio-actif s’est allongée un peu plus chaque jour.
Entre le mensonge organisé par les Etats afin de minimiser l’impact réel de cet accident et la surdité collective des populations, il sera bien difficile d’évaluer exactement les dommages tant humanitaires qu’environnementaux que nous avons subis.
Telle la chape de béton coulée sur les ruines du réacteur, le silence et la désinvolture des autorités auront permis d’étouffer cette affaire. Et 20 ans après, qui y pensait encore ?
Quelqu’un a cependant rallumé la flamme du souvenir et a réveillé les consciences endormies. En collaboration étroite avec VMA, Les Amis de la Terre ont assumé le rôle de gardien et ont su rappeler au public que cet accident nucléaire ne sera pas un fait unique et exceptionnel. Nos centrales sont à peu près aussi vétustes que celle de Tchernobyl, pourtant nos gouvernants ont décidé de permettre qu’on les « tire en longueur » et que l’on élève à 40 ans leur durée de vie…Pour la population une dangereuse menace et pour le lobby du nucléaire des bénéfices inattendus !
Outre l’événement commémoratif, cette marche a permis d’aller à la rencontre de la population et d’être à son écoute.
Bien évidemment aux abords directs de Tihange, il a été difficile de discuter de la sortie du nucléaire dans un climat serein. Chaque passant a un cousin, un frère ou le neveu de l’ex-belle-mère de son libraire qui travaille à la centrale. La politique officielle de la Ville de Huy est particulièrement révélatrice : « Les déchets du nucléaire ? Je n’ai pas de solution… » dixit Madame Anne-Marie Lizin…
Dès lors, nous ne devons pas nous étonner que pour une population leurrée à tous niveaux par les autorités locales, « sortir du nucléaire » rime tristement avec « perdre mon emploi ».
Les marcheurs se sont petit à petit éloignés de Tihange pour aborder d’autres contrées où l’accueil fut bien plus chaleureux, et surtout où l’information objective circulait bien plus librement. Ainsi, par exemple, à Gembloux, nous avons pu récolter bon nombre de signatures pour la pétition européenne « 1 million de signatures pour sortir du nucléaire » lancée par Friends of the Earth – Europe.
Que retenir de cette expérience ? On pourrait d’abord dire que la marche a permis de démontrer que Les Amis de la Terre est une association en mouvement et que la collaboration avec VMA fut des plus réussies. Que cela nous donne confiance en nous : nous sommes capables d’organiser et de gérer un tel événement. Ensuite, on peut affirmer : « heureusement que nous étions là », car la date du 26 avril 1986 n’aurait pas été mise ainsi à la une de nombreux médias si nous n’avions pas organisé cet événement. On aurait probablement eu droit à un petit encart dans la presse écrite, à un petit mot en fin de JT, et éventuellement un reportage d’archives en seconde partie de soirée…Un peu comme pour commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon III ou de la construction de la statue de la liberté…
Pour terminer, nos actions de sensibilisation ont clairement mis en évidence la foi inébranlable de certains et certaines dans la toute-puissance de la Science et de la Technologie qui résoudront tout et qui surtout permettent de ne pas se poser de questions… Citons, par exemple, cet ingénieur en physique nucléaire qui a passé un long moment à polémiquer avec nous sur notre stand à Louvain-la-Neuve : alors que nous lui faisions remarquer que depuis 50 ans on se contentait d’accumuler les déchets sans se soucier vraiment des conséquences gravissimes que cela entraîne, il nous répondit sans rougir que nous devrions être plus patients et laisser encore 30 ou 40 ans au monde scientifique pour trouver la solution ! 30 ou 40 ans ! Cette épée de Damoclès a encore de beaux jours devant elle !
Un des problèmes est bien là : le monde scientifique en majorité se contente de suivre les directives du lobby pronucléaire et ne consacre sa recherche qu’à ce que ce lobby daigne financer. Faire de la recherche scientifique, c’est, d’abord et parfois avant tout, partir à la recherche de « sous », et il est évident que l’on n’investit pas assez dans la prise en charge actuelle et future des déchets nucléaires.
On applique la même politique aux déchets issus du nucléaire que celle appliquée aux pesticides qui empoisonnent nos nappes phréatiques, aux feuilles plastiques qui menacent nombre d’animaux, aux boues de stations d’épuration que l’on réinjecte indirectement via l’épandage en zone agricole dans nos rivières après avoir fait semblant de les en préserver…Et tout cela pour un coût gigantesque aux dépens de la collectivité d’aujourd’hui et de demain…
En guise de conclusion : « La marche ? … À quand la prochaine ?
Nos militants nous disent…
À propos d’une nouvelle liaison autoroutière au pays de Liège
Depuis des années, une nouvelle liaison autoroutière à proximité de Liège – la fameuse liaison CHB (Cerexhe-Heuseux – Beaufays) – est dans les cartons de nos ministres « compétents ». Depuis autant d’années, existe une opposition forte de plusieurs associations écologistes locales.
Ce long feuilleton qu’on espérait oublié a été fortement réactivé ces derniers temps par les majorités politiques actuelles et de nouvelles réunions d’information ont eu lieu. Tout est fait pour lancer l’étude d’incidences au plus tôt. Jacques, militant de la régionale Est, a eu la chance de participer à une de ces réunions : en voici le retour qu’il nous en a donné.
« C’est fou ce que la liaison CHB va apporter comme améliorations : mobilité (à croire que les gens vont plus rouler en transport en commun), développement économique (on va peut-être devoir « importer » de la main d’uvre étrangère comme au temps des charbonnages), paysager (des photos montages prouvent que le décor sera plus beau après qu’avant), acoustique (l’autoroute produira moins de bruit que les routes existantes) et j’en passe et des meilleures.
Pourquoi ne l’a-t-on pas réalisée plus tôt cette liaison autoroutière ?
On se serait cru devant des délégués de la Maison Blanche avant l’invasion de l’Irak : guerre éclair, frappes chirurgicales, mission de paix, bien-être et développement économique pour tous les irakiens…
Je me demande même si les retombées économiques ne vont pas permettre de réaliser la modernisation du circuit de Francorchamps et de combler tous ses déficits (là, ma femme trouve que j’exagère un peu…) »
Groupes de Simplicité Volontaire : une première rencontre entre FALMAGNE et EAU…
Depuis un peu plus d’un an, des groupes de Simplicité Volontaire SV se sont créés en Belgique francophone, dans la foulée des conférences données par les Amis de la Terre : 2 groupes en région liégeoise puis 7 groupes en province de Namur… Par ailleurs, d’autres groupes se sont « spontanément » formés en brabant wallon. Nous sommes donc actuellement une centaine de femmes et d’hommes en cheminement dans des groupes géographiquement éloignés et sans même connaître l’existence des autres groupes.
Chacun de ces groupes vit et se gère de manière autonome. Chaque participant chemine a priori sans même réaliser qu’il participe à un réseau de pensée et d’action. Le moment était venu de nous rencontrer, de nous savoir ainsi toutes et tous dans le même cheminement,… et de faire la FÊTE.
Rendez-vous ce dimanche 25 juin de bon matin près de l’église de Falmagne, un petit village typique de la région de Dinant.
Vous ? Tu ? Nom ? Prénom… quelques instants d’hésitation pour que chacun trouve sa formule, sa manière d’être à l’aise et nous voici à une cinquantaine de personnes – femmes, hommes et enfants – à nous diriger à pied vers le fond de la place puis nous enfoncer progressivement sur un chemin de plus en plus campagnard. Plus de moteurs, plus de radios, seulement le chant des oiseaux, le bruit du vent dans le feuillage et le murmure de calmes conversations. 1 km, 2 km ? Le temps ne compte plus, la distance n’a plus d’importance…
Arrivé au fond du vallon, encore une bifurcation et c’est l’émerveillement. Un sentier bordé partout de nature luxuriante longe deux plans d’eau puis mène à la maison de nos hôtes, Colette et Guy. Un peu de temps pour découvrir les lieux et nous voici déjà à choisir entre 3 ateliers destinés à découvrir la richesse du lieu.
Le premier des ateliers a été animé par le propriétaire des lieux, Guy, spécialiste de la technique de construction en ballots de paille, technique qu’il a appliquée pour cette maison située entre ciel et eau. Tout a été pensé pour respecter autant que possible le lieu : récupération ou utilisation des matériaux les plus locaux possible ; intervention minimale (empreinte écologique douce) ; recréation d’un lieu à haute biodiversité par la formation des plans d’eau et, enfin, toute la logique de la construction avec y compris une toiture végétale. La construction du pavillon témoigne tant par la technique que par les matériaux et leur mise en uvre d’un profond souci de simplicité et de proximité. Sans aller plus en avant dans les détails, Guy nous a expliqué avec un sourire grand comme ça que ce sont les enfants qui avaient envie de faire le mur arrière. Ils ont uvré pendant que le papa travaillait ailleurs et il a ainsi découvert a posteriori un mur façonné à la manière de Gaudi, tout de travers, en courbes, en bosses et cette uvre est là, à vie ! Quel contraste avec nos règles orthogonales, nos niveaux d’eau et mètres pour des chantiers enfants exclus !
Le second atelier a été guidé par Claude notre botaniste, accompagné de Raymond. Un demi-mètre hors du chemin asphalté et on entre dans un autre monde. Des jeunes grenouilles en migration par centaines, des insectes, des larves et autres nombreux habitants du bord de l’eau… et voici les participants en pleine rencontre avec la vie, sa diversité, sa complexité. Décidément, l’homme n’est qu’un être parmi les autres vivants, ni plus ni moins mais avec hélas une capacité destructrice inégalée.
Le troisième atelier avait pour ambition de calmer ou d’attiser les papilles gustatives. Chantal spécialiste du casse-croûte naturel, rejointe par Claire pour qui les pouvoirs des plantes n’ont plus aucun secret ont captivé petits et grands. Découverte de toutes ces plantes : « C’est bon ? Comment ? Cela se mange ? C’est aussi un remède ? » Des « comment » et encore des « comment » se sont poursuivis jusqu’en fin de matinée.
Une immense tablée dressée sous les tonnelles nous a accueillis pour le repas de midi. Casse-croûte, discussions, rencontres ou rêveries sous un soleil généreux.
Pour reprendre l’après-midi en douceur, nous nous sommes tous disposés en cercle dans une magnifique petite clairière. Ezio a brossé l’historique de la SV au sein des ATB. Le questionnement initial autour de cette notion de DÉCROISSANCE ; le groupe de réflexion créé il y a 3 ans et toujours bien actif sur ce thème ; la motion votée par l’AG, mandatant ce groupe pour poursuivre dans cette voie et proposer une démarche individuelle et impliquant
… la voie de la SIMPLICITÉ VOLONTAIRE. L’initiative a été lancée à titre d’essai en régionale EST avec d’emblée un vif intérêt à chacune des conférences et rapidement la constitution des 2 premiers groupes – Herve et Nessonveaux. Puis les Amis namurois – Bénédicte et Raymond en tête – ont eu l’énergie et l’envie d’étendre cela dans leur régionale : incroyable, rapidement 7 nouveaux groupes ont émergé comme des champignons dans la province de Namur.
Dominique a ensuite présenté les objectifs de cette journée de rencontre : réitérer l’organisation de telles rencontres 2 fois par an : une rencontre conviviale et festive en été et une rencontre thématique avec conférences et débats en hiver. En parallèle, la création d’un réseau entre les groupes avec des modalités pratiques à définir ensemble.
Le moment était alors venu de nous présenter chacun en deux mots puis pour chaque groupe de SV de désigner un porte-parole pour préciser le cheminement du groupe. Pour tous les groupes des Amis de la Terre, il s’agissait d’une rencontre de famille. Pour les groupes non issus des ATB, c’était particulièrement fort et encourageant de sentir que la dynamique de la SV transcende de très loin l’appartenance à un mouvement : nous étions tous ensembles, entre nous !
Pour la suite de la journée, 4 groupes de discussion autour de thèmes centrés sur la simplicité volontaire SV étaient proposés. Il s’agissait de développer le thème exactement comme cela se fait dans un groupe de SV – pas de jugement, beaucoup de respect, une grande écoute et une volonté de s’aider à cheminer dans son itinéraire personnel vers une vie plus simple.
De la manière de vivre la simplicité volontaire en famille à la manière de poser ses choix de consommation en passant par les choix alimentaires et la dimension spirituelle de cette démarche, il y en avait pour tous les goûts…
Tout allait bon train jusqu’à ce que le ciel se déchire et que de véritables trombes d’eau s’abattent. Les groupes ont alors dû écourter leurs échanges et procéder à un repli précipité jusqu’à la maison. A l’intérieur, pour clôturer cette rencontre, un musicien de didjeridoo accentuait encore ce contexte un peu surréaliste. Après cet épisode pendant que chacun échafaudait les stratégies de sortie (bivouac ou rincée totale !), le ciel s’est subitement entr’ouvert. Et comme à l’aller, en chapelets de petits groupes parsemés le long du sentier détrempé, nous sommes paisiblement retournés à la « civilisation ».
En conclusion, une vraie journée de fête « en toute simplicité » pleine de Nature et de nouveaux liens ! Quel choc par rapport à notre monde « moderne » qui prône les superlatifs, les exploits et performances en tous genres. Pour une fête réussie, il faut ceci mais aussi cela et bien sûr il faut encore…
Ici, bien peu de tout cela : pas de sourire forcé, pas de substances excitantes, pas de succédané, pas de fuite dans le vacarme mais le discret plaisir d’être présent, en silence à certains moments, entouré en toute sérénité d’hommes, de femmes et d’enfants souhaitant simplement vivre un moment heureux ensemble.
On parle de nous…
Nos actions (conférences, publications, rencontres) menées, depuis plus d’un an, sur les thèmes de la décroissance économique soutenable (DES) et de la simplicité volontaire (SV) commencent à faire connaître les Amis de la Terre dans le cercle de ceux et celles qui sont conscients ou prennent conscience des conséquences sociales et environnementales catastrophiques résultant de la course de nos sociétés vers la croissance économique maximale et de notre mode de vie dans les pays riches.
La question centrale qui se pose est : « Comment sortir individuellement et collectivement de ces voies sans issue, de ces modèles autodestructeurs pour cheminer vers une société plus humaine et plus en accord avec la Nature ? ».
Ainsi au cours du mois d’avril, un journaliste de l’Echo de la Bourse (oui, oui, vous avez bien lu) a interviewé l’un d’entre nous, Dominique Masset, pour la très bonne page « Développement Durable » publiée tous les jeudis dans ce quotidien. Quelques extraits de cet article publié sous le titre « La simplicité volontaire débute en Belgique » sont repris sur notre site internet.
Environ à la même période, la revue Ici & Maintenant (publiée à Liège et diffusée dans 4 pays) a publié un long interview de 2 d’entre nous : Dominique Masset et Ezio Gandin. L’article complet « Moins de biens, plus de liens : la simplicité volontaire, chemin d’avenir » est aussi disponible sur notre site internet. La revue complète de 48 pages dont le titre général est « ÉCOLOGIE ET SPIRITUALITÉ : la Terre est notre maison », peut être commandée à Dave.
Dans les prochaines semaines, interviews, conférences et présentation aux Rencontres Ecologiques d’Eté sont au programme.
Le « billet » du permanent : un nouveau parmi nous…
Notre association a connu bien des déboires au cours de l’année 2005, ce n’est qu’un euphémisme de le dire. L’ancienne équipe des permanents a été dissoute et il nen reste aujourd’hui que Frank… et pour seulement quelques jours encore…
Par ce billet qui, je l’espère, deviendra récurrent dans notre périodique, je tiens à le remercier d’avoir bien voulu prendre le temps de me mettre au courant de ma (mes) tâche(s) et de me rendre apte à naviguer tout seul « Place de la Vingeanne ».
Tâche ardue s’il en est, ma « mission » me plaît cependant beaucoup et j’ai à cur de l’accomplir avec enthousiasme et motivation. Je profite de ce billet pour me présenter : j’ai 43 ans, j’étais ferronnier d’art de mon état, jusqu’à ce que des lombalgies à répétition ne me forcent à chercher une nouvelle voie. Je me suis alors dirigé vers ce qui me passionnait le plus après mon métier, à savoir la nature et le respect de l’environnement.
Je me suis inscrit à la formation de guide-nature au Cercle des Naturalistes de Belgique (CNB), je participe au Comité du Contrat de Rivière du Samson… et j’ai participé à toutes les activités possibles et imaginables afin de rencontrer des gens et nouer des contacts.
Et puis un jour, par l’intermédiaire de Marcel Guillaume, j’ai eu la chance d’intégrer l’équipe des AT pour accompagner la marche Tihange-Doel…
Depuis le 10 avril, jour où j’ai mis les pieds pour la première fois à Dave, j’ai doucement pris « ma » place. Celles et ceux qui ont participé à l’AG du 11 juin ont commencé à colporter la nouvelle : il y a un nouveau à Dave : un grand tondu avec une grande moustache…
Au dire de certains, quand on m’a vu une fois, on se souvient de moi… À cela, je répondrai « Tant mieux ! ». Après tout, si je représente les AT aux stands, au téléphone, etc…., le fait qu’on se souvienne de moi fera que l’on n’oubliera pas non plus notre association…Cela me semble le plus important : il est grand temps que Les Amis de la Terre reviennent au devant de la scène ; la pertinence de nos analyses et la motivation de beaucoup de nos militant(e)s n’ont pas changé…
Ici se termine mon premier billet. À l’avenir, je profiterai de cet espace de diffusion pour vous tenir au courant de ce qui se passe à la Place de la Vingeanne et j’espère sincèrement que j’aurai beaucoup de (bonnes) choses à vous raconter…
Au plaisir de vous rencontrer,
Marc Van Damme
Crédit photo : Les militants au départ de la marche