La rouille grillagée du poirier est provoquée par un champignon pathogène nécessitant la présence de deux hôtes afin d’effectuer son cycle (Figure 1). L’hôte principal est le genévrier, Juniperus spp., et l’hôte
secondaire est le poirier. Il est important de préciser que le genévrier commun (Juniperus communis) ainsi que ses variétés sont résistants à la rouille grillagée.
La maladie et son cycle
Réapparu il y a plus d’une dizaine d’années de façon importante, ce champignon provoque une diminution (voir un arrêt total) de la mise à fruit, entraîne une perte au niveau de la photosynthèse chlorophyllienne et, par la même occasion, une diminution des réserves alimentaires de l’arbre. Cela se remarque surtout sur les jeunes arbres et les vieux poiriers haute-tiges. Si cette maladie disgracieuse n’est pas mortelle directement pour le poirier, sa conjugaison aux autres ravageurs profitant de l’affaiblissement général de l’arbre, le conduise généralement à la mort.
Les vieux vergers (un patrimoine d’exception et une réserve de biodiversité) subissent de plein fouet cette maladie et disparaissent progressivement. Les particuliers confrontés à ces symptômes coupent leurs poiriers par ignorance. Pour couronner le tout, peu de nouvelles plantations sont mises en place du fait que cette maladie empêche la mise à fruit : un bilan peu glorieux pour ce fruit qui fut jadis la fierté de notre région.
Les premiers concernés par cette pénurie de fruits sont les siropiers car la poire entre en très grande proportion dans la réalisation de nos célèbres sirops à tartiner (600 kg de poires pour 200 kg de pommes), qui souhaitons le, ravirons encore nos papilles durant des générations.
Pour une explication détaillée de la maladie, vous pouvez lire le dépliant explicatif élaboré en collaboration avec le CRA-W ainsi que le panneau didactique ci-dessous que nous avons réalisé.

Reconnaître les genévriers porteurs
Notons tout d’abord que les genévriers indigènes Juniperus communis ne sont pas sensibles à la rouille grillagée, il est donc inutile de les supprimer. Les genévriers les plus souvent rencontrés dans la région de Liège sont les Juniperus media « Pfitzeriana » et « Pfitzeriana Aurea ».
Pourquoi sauver nos poiriers?

Lutter contre la maladie
Comme décrit dans le document de présentation de la maladie, l’éradication des variétés de genévriers porteuses de la maladie représente le seul remède efficace à long terme. Cependant, voici deux remèdes bio à tester:
- Purin de prêles : Utilisation curative en cas de faibles attaques (fongicide aussi efficace contre la rouille, mais aussi l’oïdium, mildiou cloque du pêcher, tavelure, monilia,…)
Récoltez 1 kg de feuilles fraîches que vous laissez fermenter dans 10 litres d’eau de pluie durant 2 semaines (il ne doit plus y avoir de bulle à la surface). Filtrez et verser dans un bidon (évitez le métal car il y a risque d’oxydation). Diluez 10x avant pulvérisation.
- Décoction de prêles : Utilisation préventive que l’on peut incorporer au terreau
Récoltez 100 à 200 gr de feuilles fraîches que vous laissez macérer 24h dans 1 litre d’eau de pluie. Faites ensuite bouillir durant 30 min et laissez refroidir. Filtrez et diluez 10x avant pulvérisation.
Pour en savoir plus
Découvrez le document ci-dessous créé par le Centre Wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W) et le Centre régional de ressources Génétiques du Nord – Pas de Calais.